Avec l’exposition de plus d’une centaine des œuvres de l’illustrateur René Gruau à la Sumerset House de Londres, Dior se trouve à nouveau au cœur d’un étrange mélange entre l’art et le marketing. Mais loin des polémiques qui s’étaient déclenchées autour du travail de Quentin Shih, Shangai Dreamers, les dessins, affiches et croquis de René Gruau font renaître l’imaginaire de la marque.
Cette exposition est l’occasion de redécouvrir l’élégance et la modernité de Gruau. Des lignes épurées, des silhouettes fluides pour célébrer les femmes qui donnent l’impression de plonger directement au cœur de l’univers Dior, fait d’éclat et de sensualité. Plus qu’une exposition c’est un véritable voyage dans le temps et dans le luxe que nous propose cette exposition.
Composée de cinq thèmes visuels audacieux et fantaisistes, elle laisse apercevoir le jaillissement créatif et artistique qui peut naître de la rencontre de deux visionnaires, de deux amis, René Gruau et Christian Dior. De l’emblématique femme-fleur - sensuelle et ornée de fleurs- à l’homme Dior – viril et révolutionnaire – en passant par l’amitié solide de ces deux hommes, cette exposition est une invitation à la découverte d’un univers esthétique qui a su garder, encore aujourd’hui, toute sa fraîcheur.
J’entends déjà les plus puristes grommeler et se plaindre que les affiches publicitaires ne sont pas de l’art mais du marketing, aussi bien fait soit-il. Alors, certes, René Gruau aura incontestablement marqué la publicité des années 30 et 40 et eu une influence considérable sur les générations d’illustrateurs derrière lui mais son style est unique. Réaliser les affiches de Dior pour lui n’était pas se compromettre dans la publicité de réclame mais bien se mettre au service d’une certaine vision du monde et de la femme et exprimer sa propre subjectivité et sa perception de la féminité.
Depuis le 10 novembre au Sumerset House, Londres.